La fenêtre de lancement de la planète Mars de l’été 2020 génère une émulation internationale Au cours de l’été 2020, une fenêtre de lancement s’ouvrira vers la planète Mars. Quatre agences spatiales vont tenter d’y poser trois rovers. La NASA avec la mission Mars 2020, l’ESA et Roscosmos avec la rover Rosalind Franklin et l’atterrisseur Kazachoc dans le cadre de la mission ExoMars, et la CNSA, l’agence spatiale chinoise, avec le rover de la mission HX-1. Parmi ces quatre acteurs, seule l’agence spatiale américaine a déjà réussi à atterrir sur la planète Mars. Cette situation pourrait durer au-delà de 2020. En effet, certaines difficultés font craindre des retards tant du côté européen que du côté chinois. Atterrir sur la planète Mars n’est pas facile. Il suffit de quelques minutes pour jongler entre bouclier thermique, parachute, rétroviseurs et airbag géant. Un problème de parachutistes pourrait ruiner la mission russo-européenne La mission russo-européenne fait la choix d’une séquence de parachute particulièrement complexe. Il devra déployer successivement quatre parachutes: deux parachutes pilotes et deux parachutes principaux. Le dernier d’entre eux, avec ses 35 mètres de diamètre, sera le plus grand parachute jamais utilisé dans l’atmosphère martienne. Pour assurer un atterrissage en douceur, une série de tests a été planifiée sur Terre et ils ne se déroulent pas vraiment comme prévu.
Le 28 mai 2019, hélicoptère Mont St Michel la séquence de déploiement a été testée une première fois avec une chute d’un ballon stratosphérique à 29 km d’altitude. La séquence dans son ensemble s’est plutôt bien passée, mais la toile des deux principaux parachutes a été endommagée avant le redéploiement complet. Un scénario qui, reproduit dans l’atmosphère martienne, mettrait la mission en danger. Le 5 août 2019, un nouveau test a été effectué. Il s’est concentré sur le déploiement du plus grand parachute principal et, là encore, la toile a été endommagée, à tel point que seul le parachute pilote a freiné la chute de la capsule de test. Moins d’un an après la date de lancement officiel, l’ESA et Roscosmos doit réagir très vite. Deux autres tests de parachute sont prévus. Ils auront lieu aux États-Unis à la fin de l’année et au début de 2020, idéalement. Les ingénieurs de la NASA en profiteront pour apporter leur expertise, mais la mission ExoMars flirte avec les limites de son calendrier de lancement. Il peut être nécessaire d’envisager un report à la prochaine fenêtre de lancement et donc une attente de 26 mois supplémentaires. La mission chinoise dépend de la disponibilité de sa fusée Longue Mars 5 La mission chinoise HX-1 pourrait subir les mêmes retards, mais pas pour les mêmes raisons. Comme toutes les missions les plus ambitieuses du programme spatial chinois, il est confronté à l’indisponibilité du lanceur lourd Long 5 mars, qui a échoué lors de son deuxième vol en 2017. Depuis lors, son troisième vol est constamment retardé. Lorsque le lanceur pourra voler à nouveau, il devra accomplir des missions de la plus haute importance.
D’abord le lancement d’un grand satellite de télécommunications, puis la cinquième mission du programme lunaire Chang’e, hélicoptère lyon suivie de la première mission martienne chinoise. Il se concentrera ensuite sur le lancement de la future station spatiale chinoise. Ce programme suppose que la fusée Longue Mars 5 effectue 3 vols d’ici l’été 2020, ce qui semble de plus en plus compliqué. La Chine pourrait choisir de lancer HX-1 avant Chang’e 5. Pour commencer, la mission martienne éviterait de passer à la fenêtre de lancement de 2022. Chang’e 5 pourrait alors être facilement reprogrammé. Nous saurons dans les mois à venir combien de missions seront enfin prêtes à partir vers la planète Mars à l’été 2020.